L’année dernière, je découvrais cette vidéo sur le culte de Pachamama. Une déesse que je connais peu, mais de ce que je sais, elle se rapproche de ma conception de la Terre-Mère.
La Bolivie se situant en Amérique du Sud, le mois d’août est en hiver pour cette région de la Terre.
Extrait de cet excellent article sur Pachamama :
» Le mois d’août est le mois consacré à la Pachamama; c’est à ce moment là qu’il faut lui faire des offrandes pour l’année qui vient afin de s’attirer sa protection et l’honorer afin qu’elle ne se venge pas.
La Pachamama est la plus importante divinité des peuples andins car, en plus d’offrir sa protection, elle représente la fertilité, l’abondance, la féminité, la générosité, le rendement des cultures, etc., des qualités extrêmement importantes dans les sociétés traditionnelles directement dépendantes de la terre.
Le terme Pachamama peut se traduire par « Terre mère », pacha signifiant en aymara et quechua terre, cosmos, temps et espace, et mama, mère. La Pachamama est une déesse sans temple, elle s’honore en tous lieux, de préférence sur le sommet d’une montagne ou dans la nature; elle est son propre temple. […] Dans la culture andine, la Pachamama est la déesse protectrice de tous les biens matériels et, en même temps, elle domine l’univers spirituel. C’est pour cette raison qu’elle symbolise l’environnement de l’être humain dans sa totalité. Par conséquent, ceux qui croient en elle doivent maintenir une relation d’équilibre et de réciprocité avec elle. C’est une déesse mère qui peut être généreuse mais aussi terriblement dangereuse. «
Le 15 août, les catholiques célèbrent l’Assomption de la Vierge Marie (la Dormition pour les Orthodoxes). Dans l’article de Wikipédia sur le sujet, on y apprend que le dogme de l’Assomption et de l’Immaculée Conception datent des années 50. Néanmoins, la fin de vie de Marie était déjà célébrée depuis le VIème siècle. Donc les chrétiens célèbrent ce qui se rapproche le plus de la Déesse-mère dans leur religion à cette période. De plus, si j’ai bien compris, c’est la fête la plus importante la concernant.
On peut lire dans cet article du journal La Croix :
« La procession nocturne aux flambeaux, pour la fête du 15 août, s’est pratiquée dans l’ Église de Rome dès les premiers siècles, puis a été supprimée par le pape saint Pie V au XVIe siècle. »
Ou encore ici sur ce site :
» La fête fut longtemps accompagnée d’une procession nocturne, supprimée par le pape Pie V (en 1566), à cause des nombreux abus qui l’entouraient. Elle a longtemps été précédée d’un jeûne et, en différents diocèses de l’Europe du Sud, elle pouvait être le temps de la bénédiction du fourrage et de l’offrande des premières récoltes. «
En général, cependant je fais peut être un raccourci facile, quand un haut dignitaire religieux supprime une tradition, c’est qu’elle est trop païenne à son goût !
Dernière anecdote trouvée il y a peu sur le net : Ardèche : une Vierge noire honorée en lieu et place de la déesse Isis
Par contre, attention à la formulation : Simone Thouez, la présidente des Amis de Notre-Dame d’Ay, confirme : « les Vierges noires ont succédé aux déesses païennes. Ici, on adorait la déesse Isis, qui était noire elle-aussi ».
Cela est plausible comme pour cette vierge noire. Mais dans certains cas, les statues de vierges noires étaient blanches à l’origine et ont noirci avec le temps pas réaction chimique, comme pour la Vierge noire de Montserrat en Espagne.
Toujours dans la religion catholique, Sainte Anne, la mère de la Vierge est célébrée le 26 juillet. Quelques jours à peine avant le mois d’août.
« En Bretagne, le culte de sainte Anne prit vraiment forme qu’à partir des apparitions du xviie siècle au paysan Nicolazic devenant le sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray, lieu de dévotion et de pèlerinage important. Auparavant, surtout avant le xiie siècle, il existait mais plus sporadiquement ou localement comme au sanctuaire de Sainte-Anne-la-Palud établi vers l’an 500. Il est mention, dans l’un des Actes apocryphes latins désignés sous le titre de Virtutes Apostolorum écrit au vie siècle, qu’il existait un culte ancien à sainte Anne répandu en Armorique. Un syncrétisme exista longtemps avec la figure de l’antique déesse Ana/Dana (la déesse-mère des Tuatha Dé Danann en Irlande)26 liée à la fertilité comme les prières à sainte Anne défont la stérilité des couples. Sa popularité chez les Bretons de l’époque est en partie expliquée par cette rémanence de l’antique déesse celtique. » (Wikipédia )
Et bien sûr, il y a la célébration de Lugnasad (ou Luginaissatis en gaulois).
Lugnasad signifie littéralement assemblée de Lug. Pour autant cette fête ne lui est pas personnellement dédiée. Elle est dédiée à sa mère adoptive Tailtiu (Talantio en gaulois).
Lug est le fils de Cian, un Tuatha de Dana et d’Eithne, fille de Balor, roi des Fomores. Mais il fut élevée par Tailtiu, épouse du roi des Fir Bolg.
« Leur roi (des Fir Bolg) Eochu, fils d’Erc est le prototype du bon souverain garant de l’ordre universel. Sa veuve Tailtiu, « Terre, Tellus », fille de Mag Mor « Grande Plaine », éponyme d’une d’une plaine d’Irlande, fut la mère adoptive de Lug. »
Lugnasad. « C’est l’une des grandes fêtes gaéliques, fin de l’été et ouverture de l’automne, « solennité ou jeux de Lug », fils d’Eithne, institué par lui au commencement de l’automne […]en souvenir de sa mère adoptive Tailtiu, inhumée par lui dans la colline qui poste son nom. […] Le sacrifice de Tailtiu la « Terre » et pour conséquences d’assurer la richesse agricole aux irlandais. Le rôle des grands rois médiateurs, et mythiquement celui de Lug, était d’entretenir cette source de richesse. »
Extrait du Dictionnaire de la Mythologie et de la Religion Celtiques de Philippe Jouët.
La Déesse-Mère est associée à la Terre. Elle l’est également à l’eau. Ainsi, au mois d’août la déesse Osun du peuple Yarouba en Afrique occidentale y est célébrée tous les ans. Déesse de la fertilité, de l’eau, elle protège les enfants et aide les femmes à tomber enceintes.
Au Nigéria, la déesse Osun a toujours ses fidèles (vidéo)
Des dizaines de milliers de nigérians célèbrent la déesse de l’eau, mère de l’humanité
Conclusion
J’avais pensé à cet article l’année dernière. En m’y intéressant un peu plus cet été, j’ai pu découvrir d’autres traditions concernant les Déesses célébrées à cette fête. Je n’ai pas eu le temps de finir d’écrire ce sujet auparavant, d’où sa parution en octobre lol, mais je suis sûre qu’il est fort possible que l’on puisse trouver d’autres célébrations de la Déesse au mois d’août. Cela m’étonnerait que le monde entier la célèbre à ce mois précis, mais dans mon chemin spirituel personnel, je me dis que ces trouvailles sont loin d’être anodines.
Cette année, j’ai fêté Lugnasad avec une amie et sa fille. Nous avons pique-niqué dans un champ peu après le coucher du soleil. Nous avons commencé par allumer un bougie, remercier la Déesse, chacune avec le nom que nous lui préférons, offert une partie de notre pique-nique ainsi qu’une libation d’eau et de bière. Et nous avons clôt notre pique-nique en dansant sous les étoiles, en tournant naturellement dans le sens de la Terre et chantant à tue-tête. Mon coeur s’emplit de joie en y repensant. C’était simple, c’était beau et c’était sincère. C’est ce qui a rendu cette célébration si forte. ❤