Glanum, la source sacrée

Tout d’abord, un peu d’histoire …

Glanum est un très beau site archéologique, situé à Saint-Rémy-de-Provence .C’est un vaste oppidum sur la chaîne des Alpilles . De la roche, de la garrigue qui évoquent plus pour moi l’aridité qu’une source bienfaisante. La première fois que je l’ai visité,  au mois de mai 2013, le ciel était couvert. Mais dès que le ciel reparaissait, on se sentait dans un four. Comment des gens pouvaient y vivre dans la canicule de l’été ?

Le site que l’on visite n’est qu’une infime partie de la totalité du site, mais il vaut sacrément le détour .

 

« […] Glanum est né le la présence d’une source permanente, fréquentée dès la préhistoire. A ses abords se fixa à l’âge du fer (VI°-II° siècle av. J-C.) un habitat occupé par des Salyens.
[Le peuple des Salyens est le plus important des peuples gaulois de Provence, à la tête d’une fédération de tribus avec Entremont (près d’Aix)  comme capitale.]

Des poteries, des monnaies jetées en offrande dan le bassin de la source, des stèles de pierre peintes et gravées autour d’elle et d’un antre rocheux qui la surplombe témoignent de la motivation religieuse, dès l’origine, de cette implantation gauloise : un dieu celtique; Glanis, et ses compagnes bienfaisantes, les Mères Glaniques, habitent ces eaux limpides et guériesseuses.  […]

Le caract_re celtique de Glanum est évident. Toutefois, la proximité de Marseille grecque (fondée par les Phocéens en 600 av JC) et un accès aisé à la mer favorisent les contacts entre le delta rhodanien et la civilisation méditerranéenne ; les grandes familles indigènes, aristocratiques et guerrière, se montrent ouvertes aux apports de l’hellénisme. Ainsi naît une culture originale, dite  » gallo-grecque » , dont Glanum est la plus belle expression qui nous soit parvenue . […] « 

La Cité de Glanum fut conquise par les Romains dans la deuxième moitié du II ème siècle av JC.

Sur les divinités qui y ont été honnorées

Glanis et les Mères Glaniques
Bona Dea
Valetudo, une déesse romaine de la santé qui y a un temple et « qui semble réincarner l’une des Mères Glaniques salutaires et secourables de la tradition celtique « .
Mais aussi Appollon, Bélénos, Sucellus (dont les carriers appelaient la protection)
Mercure et la Fortune.
Ainsi qu’Hercule comme gardien de la source et ouvreur de passage dans les défilés rocheux.

Autel dédié  » aux oreilles  » de Bona Dea par la prêtresse Loraia (à gauche).                       Autel dédié  à Glanis et aux Mères Glaniques (à droite).

Mon vécu

La première fois que je me rendis à Glanum, ce fut lors d’une rencontre entre païens. Et j’y fis  l’une de mes plus belle rencontre :-). Les arbres de Judée étaient encore en fleurs et je pris réellement conscience de l’énergie de ce lieu, lorsqu’il me fallut près d’une semaine pour  atterrir.  » D’abord simple bassin dans la roche, elle est aménagée au IIème siècle avant JC en édifice couvert surmonté d’un étage « . Quand je repense à la lumière de ce lieu et que je vois les escaliers qu’il faut descendre pour accéder à la source, je me dis qu’on devait vraiment avoir l’impression de s’enfoncer sous terre, quitter le monde profane pour accéder au monde sacré.  De plus, face à la source se trouve un escalier qui monte vers une grotte. Grotte inaccessible et invisible pour le public. Mais cette association bas/haut, sous et dans la terre a de quoi interpellé. Les rites de guérison devaient être très puissants.

Je suis retournée l’année suivante avec deux amies païennes à la source. Ce jour-là, il faisait plus frais.  On se demandait s’il allait pleuvoir ou non. L’expérience fut complètement différente. Alors que nous nous sommes assises sur les marches face à l’eau, nous avons toutes les trois ressenties un malaise. Je sentais une pression désagréable au niveau du chakra du cœur.  J’avais le sentiment que l’esprit de la source me jaugeait. Comme s’il voulait savoir qui j’étais et qu’il voulait me tester. Sur le moment, nous avons peu échangé avec mes amies, trop surprises. Mais nous avons senti toutes les trois au même moment la pression céder. Nous étions acceptées par l’esprit. Lors de ces deux fois, j’avais envisagé prendre de l’eau de la source t la ramener chez moi. La première fois, le niveau de l’eau était trop bas pour y accéder. La deuxième fois, j’ai compris que c’était une très mauvaise idée.

Comment l’expliquer ….. Sequana, Matrona, etc, sont des noms de Déesses celtes liées à des rivières et fleuves (ici, la Seine et la Marne). Elles sont ces eaux mouvantes, mais elles sont bien plus et ne s’y limitent pas. Ces rivières et ces eaux guérisseuses sont des dons qu’elles nous font.  Pour ce qui est de la source de Glanum, je ressens une entité très localisée. Elle est la source. En ramenant de l’eau chez moi, j’eus soudain le sentiment que je l’amputais et que je n’en tirerais rien de bon. Je me trompe peut-être totalement. Mais je ne prendrais pas le risque. L’une de mes amies païennes a une anecdote au sujet de cette source qui me confirme dans ma pensée.  Cette source peut s’avérer néfaste. Pas dans le sens, d’une source méchante et tout le tralala. Néfaste dans le sens que l’être humain ne peut pas en supporter les effets dans certaines situations. Au point que ça peut le rendre malade. L’entité, l’esprit, le dieu de cette source, je ne sais comment l’appeler, fait son job.  Mais son rôle n’est pas tout le temps de tenir compte du  bien-être de l’être humain. Or, c’est une source réputée guérisseuse dans l’Antiquité. Ces variations apparaissaient-elles déjà dans l’Antiquité ? Ou est-ce une évolution sur le long terme ?

Alors que nous étions encore devant la source, nous primes la décision de rentrer. Soudain, le ciel s’est obscurci, le vent s’est levé et il s’est mis à pleuvoir. Nous nous sommes hâtées et la pluie s’est rapidement arrêtée. J’ai ressenti ce changement de météo comme venant de la source.  Je dirais presque, comme si elle aurait aimé que nous restions un peu plus longtemps. Nous l’avons toutes ressenties comme telle.

L’année dernière, je suis retournée à St-Rémy-de-Provence, toujours avec mes deux amies. Nous ne sommes pas allées voir la source, mais nous avons pique-niqué près d’un point d’eau à proximité.

Depuis plusieurs jours, j’y repense beaucoup. Il est peut-être temps que je fasse mon pèlerinage pour saluer la source.

NB : Les photos de cet article sont des photos personnelles. Toutes les citations en italique sont extraites de Glanum, De l’oppidum salyen à la cité latine, Editions du Patrimoine, Centre des Monuments Nationaux.

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